Themes of research and training
Professionals locating human interactions at the core of their activities (educators, trainers, therapists, social workers, care givers, consultants, coaches, HR specialists, etc.) are facing today many challenges. Among them, at least three families of issues determine one's own capacity to critically position oneself, respectively from an existential point of view, from the perspective of knowledge and considering one's own actions. Dealing with these challenges supposes one to develop a capacity to learn from one's own experience during one's whole life.
1. Learning to take position from an existential perspective
The existential challenges that punctuate everyone's life supposes one to be able to revisit the way one interprets one's own experience and the factors that determine who we are (e.g., gender, age, ethnicity, cultural and social background, religion, profession, etc.) In order to cope with such challenges, it appears particularly crucial to be able to understand the dynamics that shape the evolution of one's own identity (following life trajectories that are more unpredictable, difficult to anticipate, less linear). From an existential perspective, learning to critically take position involves the capacity to find one's own position in a collective space (family, work, society, etc.), but also from a temporal point of view (between past, present and future), considering one's own biography, but also considering the history of the community one belongs to.
2. Learning to take position from a knowledge perspective
The contemporary cultural context raises also several challenges considering the knowledge we are exposed to. Today, it is crucial for everyone to learn how to cope with the information overload that characterizes the exponential increase and spreading of heterogeneous forms of knowledge (based on experience, science, etc.) we are facing. From a knowledge perspective, learning to critically take position requires one to learn how to filter information and identify the relevant data. It also requires one to learn how to negotiate the tensions inherent to the multiplication, the fragmentation and the diversification of knowledge. Doing so involves the development of a capacity to recognize and negotiate explicitly the complexity inherent to the understanding of lived or observed realities.
3. Learning to take position from the perspective of one's own actions
In the everyday life, everyone has to take decision which - independantly of their intensity (sometimes anectodical, sometimes important) - always impact the world, others, and oneself. One has to be able to respond efficiently to pre-determined goals, and at the same time being able to question the meaning and the finalities of one's own activity, in order to guarantee the legitimacy of one's own actions, especially from an ethical perspective. One has also to be able to negotiate the tensions between what creates autonomy and what limits someone's capacity to act. In the same way, it is crucial to be able to challenge the grounds of one's own actions and positions, as well as those adopted by others. Doing so supposes one to be able to organize the time required in order to critically reflect and to take distance. In a culture where everything feels like it is "accelerating", taking the time to reflect becomes by itself a political act, which necessary involves the presence of tensions that have to be managed. Considering actions implemented on a daily basis, learning to take position supposes one to learn how to negotiate the tensions and the dilemmas between instrumental and critical expectations, self and hetero-critique, autonomy and constraint, external temporalities and the temporalities which are our own's.
Thèmes de recherche et de formation
Parmi les défis auxquels sont confrontés les professionnels des métiers de l'humain (éducateurs, formateurs, thérapeutes, assistants sociaux, soignants, consultants, coachs, spécialistes RH, etc.), au moins trois familles d'enjeux déterminent une capacité à se positionner de façon critique, respectivement sur le plan de l'existence, de la connaissance et de l'action. Ces enjeux supposent le développement d'une capacité à apprendre de son expérience, tout au long de sa vie.
1. Apprendre à prendre position sur le plan existentiel
Les défis existentiels auxquels chacun est confronté supposent d'être capable de revisiter la façon dont on interprète notre expérience et les facteurs qui façonnent notre identité (p.ex., le genre, l'âge, l'ethnie, la culture, la religion, l'origine sociale, la profession, etc.) Ils supposent également de comprendre les dynamiques à partir desquelles notre identité évolue (au fil de trajectoires de vie désormais plus imprévisibles, plus difficile à anticiper, moins linéaires). D'un point de vue existentiel, apprendre à prendre position de façon critique implique de questionner son engagement et ses prises de position dans un espace collectif (la famille, l'entreprise, la société, etc.) mais aussi sur le plan temporel (entre passé, présent et futur), du point de vue de sa propre biographie, mais aussi en regard de l'histoire de la communauté à laquelle on appartient.
2. Apprendre à prendre position sur le plan des connaissances
Le contexte culturel contemporain soulève également un certain nombre de défis sur le plan des connaissances. Il est désormais crucial d'apprendre à faire face à l'excès d'information qui caractérise l'accroissement exponentiel et la diffusion élargie de savoirs hétérogènes (issus de l'expérience, de la science, etc.) Du point de vue de la connaissance, apprendre à prendre position de façon critique implique d'apprendre à filtrer l'information et à identifier les données pertinentes, mais aussi à négocier les tensions issues de la multiplication, de la fragmentation et de la diversification des connaissances. Cela implique le développement d'une capacité à reconnaître et à négocier explicitement la complexité des réalités vécues ou observées.
3. Apprendre à prendre position sur le plan de l'action
Au quotidien, chacun est confronté à des prises de décision qui - indépendamment de leur intensité (parfois anecdotique, parfois importante) - ont toujours un impact sur le monde, sur autrui et sur soi. Il s'agit ainsi d'être capable de répondre au mieux à des objectifs prédéfinis (efficacité, rendement, etc.) tout en étant capable d'interroger le sens et les finalités de nos pratiques, afin d'en garantir la légitimité, notamment d'un point de vue éthique. Il s'agit aussi d'être capable de négocier les tensions entre ce qui crée de l'autonomie et ce qui restreint les marges d'action. De même, il est crucial de pouvoir remettre en question ce qui fonde ses propres actions et positions, autant que celles adoptées par autrui. Cela suggère finalement d'être capable d'aménager le temps nécessaire à la réflexion et à la prise de distance; dans une culture où "tout s'accélère", prendre le temps de la réflexion est un acte politique qui suppose nécessairement la présence de tensions à négocier. Du point de vue des actions mises en oeuvre, apprendre à prendre position implique ainsi d'apprendre à négocier les tensions et les dilemmes entre attentes instrumentales et critiques, auto et hétéro-critique, autonomie et contrainte, entre temporalités sociales et les temporalités qui nous sont propres.